La fierté assumée ?
Un ami thérapeute évoquait avec moi le sentiment de fierté qu’il ressentait mais aussi l’injonction sociétale, voire familiale, à ne pas exprimer cette fierté sous couvert de « bien-pensance ».
Alors c’est quoi la fierté ?
Ou plutôt, ce n’est pas quoi ?
La fierté n’est pas l’orgueil, avec lequel on l’associe souvent. Là où l’orgueil dira « Je suis meilleur que », la fierté, elle, sentira la reconnaissance de soi, du chemin parcouru, conscientise l’effort et surtout savoure le résultat qui en découle.
La fierté est un SENTIMENT qui, si elle est vécue pleinement, peut s’avérer très saine pour le système nerveux. Ce sentiment, qui émerge quand une valeur personnelle est honorée (compliment) ou quand une étape difficile est franchie, permet d’activer la sécrétion de dopamine (motivation, récompense). Si la fierté est partagée, l’ocytocine qui est l’hormone du lien sera produite et permettra : un renforcement positif, une augmentation de la confiance en soi. Elle réduit aussi le niveau de cortisol (hormone dite « du stress »)…
Ces hormones réparent le système nerveux. Elles remettent de l’estime, de la valeur de soi à l’endroit même où cela manque.
Alors pourquoi s’en priver ?
Quel est ce réflexe en nous qui nous pousse à refuser un compliment ? Pourquoi diminuer notre propre valeur ?
D’une part, et je pense que cela se ressent collectivement : l’héritage culturel/religieux. Si la société assimile la fierté à l’orgueil alors elle constitue un péché. Et nous irons tout droit en enfer sauf si nous faisons amende honorable. (Se rabaisser encore plus ?)
Pour être fier
Je suis fier
Entre nous
Je l’avoue
Disait Charles Aznavour dans mes amis, mes amours, mes emmerdes.
D’autre part, la société mais aussi la famille peut associer fierté et prétention qui touche globalement plus les femmes et les enfants. Ces injonctions formeront des personnes complexées, névrosées, ou avec une estime rabaissée qui, par l’effet Golem, provoquera des échecs à répétition. (Il s’agit de l’inverse de l’effet Pygmalion : les attentes et projections positifs stimulent la réussite)
La fierté : un sentiment qui guérit.
Pourtant, si nous accueillons pleinement ce sentiment de fierté, celle-ci peut renforcer l’estime de soi, donner envie de continuer (cercle vertueux). Elle inspire d’autres personnes (plutôt que de les écraser d’orgueil). Et enfin, permet de savourer le chemin parcouru et d’intégrer les expériences passées. L’intégration de son vécu, quel qu’il soit, permet de retrouver la paix dans son présent.
La posture corporelle de la fierté (allez-y essayez, en lisant ces mots de le faire) c’est-à-dire l’élévation du buste, la respiration plus ample, le sourire spontané et sincère sont des marqueurs universels de ce sentiment (Paul Ekman).
Le sentiment de force, de sécurité intérieure est augmenté via l’activation du nerf vague ventral (théorie polyvagale)
Bref, peut-être pourrions-nous, là, maintenant s’arrêter un instant. Et se souvenir d’un moment où nous étions fiers. Prenez le temps de le trouver dans votre mémoire. Placez ce souvenir dans votre corps et laisser ce corps grandir, s’élever et laisser cette expérience positive colorer notre présent pleinement.
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