Le conte du Nuage qui voulait être un Oiseau.
Dans l’infini azur, se trouvait là un nuage, avançant à son rythme, au gré des courants.
Alors qu’il survolait une ville animée, son regard se détacha de l’horizon pour observer avec curiosité ce qu’il se passait sous lui.
Il reconnut très vite : les oiseaux.
Oh ! Il les connaissait bien. Volant seul ou en groupe.
Certains volatiles, habitués aux hautes altitudes, traversaient Nuage sans même un salut.
Et tandis que Nuage observait ces oiseaux, un sentiment de solitude vint le teindre de gris.
« J’aimerais tant, ne pas être seul, avoir un autre nuage qui me ressemble à mes côtés » pensa-t-il alors.
Et plus Nuage observait les oiseaux, moins il aimait sa condition de nuage. Il prenait conscience de tout ce que possédait les oiseaux et que lui n’avait pas.
Des amis proches, et… des ailes !
Nuage examina alors longuement les ailes des oiseaux, faisant tomber une pluie de tristesse à espérer, lui aussi en posséder.
Nuage s’est gonflé de ce que l’on nomme : un complexe d’infériorité.
L’amour de lui au présent est parti dans un idéal futur.
Aujourd’hui, il a des difficultés à accepter sa condition de nuage. Et c’est à cette occasion que je le rencontre au cabinet.
Oui, il aimerait, lui aussi, avoir des plumes pour pouvoir choisir sa vitesse, sa direction. Ne plus subir les courants d’air. Il souhaiterait être puissant ! VIVANT. Et ne plus être seul… rejoindre ces autres et cette vie d’en bas qui lui est inaccessible.
Pourtant, Nuage aime son rythme doux et harmonieux qui le sécurise.
En effet, la vitesse des oiseaux l’effraie un peu, ainsi que le rythme de la ville, des humains et tous ces bruits ! Là où il est : c’est calme. Cependant, l’idée de pouvoir contrôler persiste en son esprit. Il voudrait des ailes.
Nuage est tiraillé entre Ciel et Terre, entre présent et futur, entre réalité et rêves et il se dit que devenir oiseau serait pas mal.
C’est un jour de pluie que je reçois Nuage, tout trempé à ses pieds. Son envie d’être vivant lui ferait presque pousser des ailes. Mais il est nuage, et d’ailes il n’en pousse aucune.
Nuage s’en rend compte, là, devant moi.
Oh certes ! D’autres nuages le rencontrent, mais ils ne sont pas comme lui : pas la même altitude. Lui, il est seul à son niveau.
Il m’explique alors que beaucoup de choses le traversent dans sa qualité de Nuage et que peu de gens le voit. Que les humains regardent les nuages que quand ceux-ci semblent menacer leur activité terrestre.
Nuage semble n’avoir aucun regard dans lequel s’apparaître à lui-même. D’où ce sentiment de solitude.
En sortant du cabinet, Nuage se pose alors une question importante :
« Comment faire pour s’accepter en tant que Nuage ? ».
Emilie G.
(Conte inspiré de mes séances, et d’une en particulière ! Merci à Nuage pour l’inspiration)
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